Le pyomètre est une infection grave de l’utérus qui touche en grand majorité les chiennes non stérilisées. Cette maladie, fréquente et potentiellement mortelle, apparaît généralement après les chaleurs. Quels sont les signes à repérer ? Comment réagir ? On vous explique tout sur le pyomètre chez la chienne, du diagnostic au traitement et comment l’éviter.
Qu’est-ce qu’un pyomètre chez la chienne ?
Le pyomètre est une infection utérine sévère caractérisée par une accumulation de pus dans l’utérus, survenant généralement 3 à 8 semaines après les chaleurs. Sous l’influence des hormones, l’utérus devient vulnérable à la colonisation bactérienne (le plus souvent Escherichia coli). Il existe deux formes : à col ouvert (avec écoulements vulvaires purulents visibles) et à col fermé (sans écoulement, beaucoup plus grave).
Cette pathologie est particulièrement fréquente chez la chienne à cause de son cycle hormonal spécifique : après chaque période de chaleurs, la progestérone reste élevée pendant plusieurs semaines, créant un terrain hormonal favorable à l’apparition de cette infection utérine. Ce phénomène explique pourquoi le pyomètre est beaucoup plus rare chez d’autres espèces, comme la chatte, qui n’a pas cette même imprégnation hormonale prolongée.
Quels sont les symptômes du pyomètre chez la chienne ?
Les symptômes varient, mais doivent toujours alerter :
- Abattement, léthargie, perte d’appétit
- Soif augmentée, urines plus abondantes (polyurie/polydipsie)
- Vomissements, fièvre
- Ventre douloureux ou gonflé
- Écoulements vulvaires purulents (col ouvert)
- En cas de col fermé, aggravation rapide avec risque de choc septique
Quelles sont les causes et les chiennes à risque ?
Le pyomètre est favorisé par les fluctuations hormonales après les chaleurs (progestérone). Il concerne principalement les chiennes adultes non stérilisées, à partir de 6 ans, mais peut toucher des chiennes plus jeunes. Certaines races sont considérées comme prédisposées : Cavalier King Charles, Golden Retriever, Airedale Terrier, Rottweiler…
Comment pose-t-on le diagnostic ?
- Examen clinique
- Analyses sanguines (inflammation, fonction rénale…)
- Échographie abdominale (méthode de choix)
- Radiographie parfois
Quel est le traitement du pyomètre chez la chienne ?
Chirurgie (ovario-hystérectomie)
Le traitement de référence du pyomètre est l’ablation de l’utérus et des ovaires, réalisée en urgence. Cette intervention est indispensable pour sauver la chienne, car le pyomètre peut rapidement mettre en jeu son pronostic vital, en particulier si le col est fermé.
Déroulement de la prise en charge :
Avant l’opération, la chienne reçoit en général des perfusions pour corriger la déshydratation et stabiliser l’état général. L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale. Une surveillance post-opératoire rapprochée est ensuite assurée.
Antibiothérapie associée :
Un traitement antibiotique est systématiquement mis en place, avant et après la chirurgie, pour limiter le risque d’infection généralisée (septicémie) ou de complications comme la péritonite. Les molécules couramment utilisées sont :
- Amoxicilline-acide clavulanique
- Céphalosporines de deuxième génération
- Enrofloxacine (en cas de suspicion de complications sévères)
La durée de l’antibiothérapie dépend de l’évolution clinique, en général une à deux semaines.
Risques et surveillance :
Même avec une prise en charge rapide, il existe un risque de complications liées à l’anesthésie, à la chirurgie, ou à la présence d’une infection sévère (péritonite, troubles rénaux, choc septique). Un suivi vétérinaire rapproché est toujours nécessaire dans les jours suivant l’intervention.
Traitement médical
Le traitement médical (injections d’aglepristone, éventuellement associées à une antibiothérapie) est réservé à de rares situations, sous suivi vétérinaire strict. Il expose à un risque très élevé de récidive du pyomètre et n’est généralement pas recommandé sauf exception.
Combien coûte le traitement d’un pyomètre chez la chienne ?
Le coût du traitement d’un pyomètre dépend de plusieurs facteurs : le poids de la chienne, l’état général, la nécessité d’une hospitalisation, les soins post-opératoires et la clinique choisie.
En moyenne, il faut prévoir entre 400 et 1000 € pour une chirurgie en urgence (ovario-hystérectomie) avec hospitalisation courte et soins de base.
Le tarif peut augmenter si des complications surviennent (péritonite, insuffisance rénale, besoins de soins intensifs), ou si une hospitalisation prolongée s’impose.
À cela s’ajoutent les éventuels coûts des analyses sanguines, de l’imagerie médicale (échographie, radiographie), et du traitement antibiotique.
Demandez toujours un devis personnalisé à la clinique vétérinaire, car les tarifs peuvent varier
Peut-on prévenir le pyomètre chez la chienne ?
La stérilisation est la seule méthode réellement efficace pour prévenir le pyomètre chez la chienne. Réalisée jeune (mais après la croissance et les premières chaleurs), cette chirurgie permet d’éliminer presque totalement le risque d’infection de l’utérus, tout en réduisant de façon importante le risque de tumeurs mammaires.
Pronostic et complications du pyomètre chez la chienne
Le pyomètre chez la chienne est une véritable urgence vétérinaire : il s’agit d’une infection grave de l’utérus, qui peut mettre en jeu la vie de l’animal en quelques heures à quelques jours. Plus la prise en charge est rapide, plus les chances de guérison sont élevées : lorsque le traitement est initié tôt, la survie dépasse 90 % des cas. À l’inverse, un retard expose à des risques importants de complications sévères :
- Péritonite (infection de la cavité abdominale, souvent due à la rupture de l’utérus)
- Insuffisance rénale aiguë
- Choc toxique (lié à la diffusion massive de toxines bactériennes dans l’organisme)
- Défaillance multi-organique et décès
Les formes à col fermé sont particulièrement dangereuses : le pus ne peut pas s’écouler, la pression augmente dans l’utérus, le risque de rupture est majeur et l’évolution est souvent fulminante.
C’est pourquoi il ne faut jamais attendre si vous suspectez un pyomètre (écoulements, abattement, fièvre, soif excessive, ventre gonflé, etc.) : chaque heure compte pour stabiliser la chienne et l’opérer dans les meilleures conditions possibles.
Avis vétérinaire ZePetCoach
Le pyomètre est une maladie grave et fréquente chez la chienne non stérilisée, qui nécessite une prise en charge vétérinaire en urgence. L’évolution peut être fulgurante, surtout en cas de pyomètre à col fermé, et engager rapidement le pronostic vital. La chirurgie (ovario-hystérectomie) reste le traitement de référence et permet la guérison dans la grande majorité des cas, à condition d’agir sans attendre.
La stérilisation pratiquée à un âge adapté est le seul moyen efficace de prévenir le pyomètre, tout en réduisant le risque de tumeurs mammaires. Si vous avez le moindre doute ou que votre chienne présente des symptômes suspects (abattement, pertes vulvaires, soif excessive…), ne tardez pas : une consultation rapide augmente nettement les chances de survie.
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Notre équipe vétérinaire Zepetcoach est à votre écoute pour toutes vos questions et propose un service de téléconseil vétérinaire en ligne, pour vous accompagner dans la santé de votre animal.
FAQ – le pyomètre chez la chienne
Combien de temps une chienne peut-elle survivre avec un pyomètre ?
Sans traitement, l’évolution du pyomètre (surtout à col fermé) est très rapide et peut être fatale en quelques jours.
Peut-on soigner un pyomètre sans chirurgie ?
Non, sauf rares cas très spécifiques. La chirurgie reste la solution de référence. Le traitement médical seul expose à un risque majeur de récidive.
Le pyomètre est-il contagieux ?
Non, il n’est pas contagieux pour les autres animaux ni pour l’homme.
Les chats peuvent-ils avoir un pyomètre ?
Oui, le pyomètre existe aussi chez la chatte non stérilisée, bien que la maladie soit un peu moins fréquente.
Une chienne stérilisée peut-elle avoir un pyomètre ?
C’est exceptionnel mais possible : on parle alors de « stump pyometra », une infection du moignon utérin laissé après une stérilisation partielle ou incomplète.
Diplômée en médecine vétérinaire (Université de Liège, 2022), je suis vétérinaire généraliste et actuellement urgentiste à domicile, avec un intérêt marqué pour la médecine du comportement. En parallèle, je suis en cours de spécialisation en médecine comportementale.
Compétences
Médecine vétérinaire générale (chiens et chats)
Urgences à domicile
Téléconseil vétérinaire
Médecine comportementale (en cours de spécialisation)
Vulgarisation scientifique & transmission d’informations en lien avec la santé et le bien-être animal
Expériences professionnelles
Rédactrice vétérinaire pour Zepetcoach (depuis 2025)
Urgentiste vétérinaire à domicile (depuis 2022)
Consultante en marketing en santé animale pour un grand groupe vétérinaire (2022–2024)
Régulatrice vétérinaire & téléconseil d’urgence (2023)
Formation
Doctorat en médecine vétérinaire – Université de Liège (2022)
Spécialisation postgraduée en médecine comportementale vétérinaire (en cours – Odisee)
Centres d’intérêt
Comportement animal et relation humain-animal
Prévention, santé et bien-être animal
Cuisine & sport
